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Les miettes des idées
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Les miettes des idées
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12 septembre 2010

Les gros mots

Je ne supporte pas d'entendre sans cesse les gros mots, comme Putain, surtout prononcés par des jeunes filles. Elles sont jolies, épanouïes, dynamique, pleines de fraîcheur. Chaque fois, cla me porte un coup, et je déplore le français scandalisé.
Or, je suis si naïve, si idéaliste, si bêtement sensible que mes impressions font rire des Français.
Les gros mots sont aussi naturels que les jolies mots sont hypocrites. Pour certains, c'est une habitude, un tic dont ils ne peuvent plus se débarasser. Pour les autres, c'est une sorte de détente, de se laisser aller librement, comme une exode de sentiments irritants. Rares sont ceux qui y attachent une attantion sérieuse.
Moi-même, je ne prononce pas de mots vulgaires en français. Dans ma langue maternelle, j'évite aussi ces côtés dits "sales". Mais bizarrement, entre moi et mon mari, on se dit souvent des mots assez violents, pas dans les scènes de ménages, ni pendant les actes sexuels, mais dans la vie quotidienne. Mon mari craint que cela ne me pollue du jour au lendemain et il le trouve souvent désagréable. Or, ma manie continue lui donnent des plaisirs, comme si elle ensoleillait nos conversations banales, et j'y paraissais enfantine, épiègle et amusante.
Je ne comprends pas ces deux attitudes contradictoires: regrets pour les autres et tolérance envers moi-même.
Une autre expression me dérange d'une manière aussi bouleversante. Or, il s'agit seulement d'une phrase aussi courante qu'insignifiante: ''ça m'énerve''. J'ai certainement une fausse vision de la langue française, en pensant que "énerver" est un mot grave qui cause souvent des actes fous. Si l'on le traduit en chinois, cela se dit aussi souvent mais chaque fois,il invite une consolation de l'autrui.
Il y a très très longtemps, presque 8 ans, j'avais comme voisin un garçon à mon âge. Un matin pluvieux, il est parti et revenu cinq minute après. J'ai entendu du bruit, très fort, comme si quelqu'un était en train de massacrer sa chambre. J'ai ffrapé à sa porte et appris qu'il avait du mal à retrouver sa carte de bus! Il ne cessait de répéter "ça m'énerve!" J'étais troublée et ne savais quoi faire. Comme le bruit continuait, j'ai sorti une pomme dans mon frigo, petite, froide, peu rouge, avant de frapper encore une fois à sa porte. Il était tout étonné de recevoir ce cadeau. Je ne sais toujours pas s'il a retrouvé sa carte ou pas, mais je me suis calmée. J'ai vite déménagé et on ne s'est plus revus. A la fin de mon séjour linguistique ou plutôt après mon retour en Chine, je ne me souviens plus, il m'a écrit en rappelant la petite pomme, qui était délicieuse. Mais j'ai perdu son adresse et je l'ai oublié et crois qu'il a aussi tout oublié.
Cette fois, entendre des "ca m'énerve" tapageux, multipliés, résonnants, je ne m'énerve plus, mais gardant toujours une sensation de piqûre.

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