pense moult et parle peu

Le nouvel an, c'est aussi la période des résolutions à formuler. Et cette année, comme une autre, je me décide à m'améliorer, si non me perfectionner, sur tous les plans. Une des réolutions urgentes à mettre en oeuvre, c'est de moins parler et notamment de ne pas arracher la parole des autres.

Je fais tout très vite. Je marche vite. Je mange vite et je parle vite. Or, la vitesse n'assure pas l'efficacité de l'acte. Quand je me fais courire, je prends des risques de tomber, surtout au temps de pluie. Quand je finis un repas en quelques minutes, je m'affronte des problèmes de digestion. Et quand je parle vite, et surtout quand je parle vite et beaucoup, je me rends ennuyeuse et grossière.

J'ai hâte d'ajouter mes commentaires. Je n'attends pas l'autre finir sa parole. Je contrôle mal les questions qui surgissent de ma tête. Ma curiosité me pousse souvent à parler pour les autres. Mes répliques sont quelques fois un peu trop brutales.

L'autre jour, j'accompagnait une délégation diplomatique francophone pour visiter un bon lycée de Shanghai. Le secrétaire général du parti communiste a fait un discours en employant tant de clichés que je pouvais devenir les expressions avant qu'il les prononce. Etant interprète, je devais attendre ce monsieur finir sa parole et le traduire de la même lenteur avec le même ton. Or, je me trouvais dans un état déjà pressée et je disais à demi-voix la version chinoise et ai symplifié le discours en quelques grands mots de bienvenue.

Je sais que ce monsieur pourrait garder une très mauvaise impression de moi, me trouvant hautaine et impolie. Ce manque de respect envers le locuteur n'est pas voulu de ma part, mais souvent je me fais mépriser. Ma réaction trop directe et franche me réduit dans un état de barbare.

Ce n'est pas si grave que ça. Diraient certains. Mais c'est parfois irritant et décevant.

La parole est un outil dangereux et il faut se méfier.