Pas de comparaison

    Ma mère se souciait de notre vie sociale. Elle espérait qu'on ferait beaucoup d'amis avec des Chinois dans cette ville, pensant que les Chinois pouvaient nous aider et nous rendre moins solitaires.

   Mon père pensait comme elle. D'ailleurs, les exempes sont omniprésents. Il comparait la situation des paysans d'autres provinces qui travaillaient dans les usines de son bourg avec ce que nous vivons actuellement. « Ils sont méprisés par les locaux, car ils sont étrangers », disait mon père. Pour lui, il vaudrait mieux qu'on accumule le pouvoir, et ce, seulement par le nombre des amis.

   Certes, nous avons envie de faire connaissance avec des Chinois qui habitent aux alentours. Or, les rencontres par hasard ou à certaines occasions nous ont mis dans la déception. On n'a pas trouvé de gens intéressant à tisser l'amitié.

   A bien y réfléchir, je pense que les Chinois gardent une très mauvaise habitude ou mentalité : se comparer. D'une part, c'est le motif qui pousse beaucoup de famille à travailler plus et à gagner une meilleure condition. Ma famille et celle de mes beaux parents ont vécu cette période où le vouloir de vivre mieux que les autres était le vrai support spirituel. Ne pas pouvoir accepter que les voisins ont un appareil électrique de plus. Ne pas pouvoir entendre les moqueries des autres. Ne pas pouvoir perdre la face devant les amis ou parents.

   Nous avons bénéficié de cette mentalité et avons frayé un chemin vers une meilleure état. A Shanghai, on se compare et on compare les enfants. La jalousie nous guette et quelquefois nous pousse dans des pièges qui, au contraire, nous blessent et blessent les intimes. Mais il est temps de bien réfléchir pourquoi vivre.

   Quand j'étais avec certains Chinois d'ici, imagine mon étonnement quand je continuais à écouter les comparaisons...surtout je ne veux pas retomber dans les pièges et suive la mentalité.