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Les miettes des idées
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Les miettes des idées
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30 novembre 2011

La passion

Chaque fois que j'écoute cette chanson de Renée, mon coeur est ébranlé. Les paroles en sont ni tristes ni joyeuses, mais donnent de la force, une force que seul amour pourrait dégager.

Le refrain est traduit ci-dessous :

Je voudrais te demander si tu oses ou pas, m'aimer comme ce que tu m'as promis. Folle d'amour que je suis, qu'en penses-tu?

Aux derniers jours de ma grossesse, j'ai revu un feuilleton télévisé japonais, dont la première diffusion date il y a 20 ans, et que j'ai suivi lors de mon début de la puberté. Love story in Tokyo nous a enchantés avec son héroïne, qui, souriante et optimiste, osait tout dire et faire pour l'amour. Ses comportements devant le garçon campagnard pudique paraissent fous, ostentatoires et excessifs. En effet, elle lui déclare à haute voix ses paroles de miel, ne cache à l'entourage aucun sentiment de bonheur et porte des idées romantiques. Mais ce qui est de vrai admirable, c'est qu'elle encourage le garçon, le soutient de tout son coeur, même le comprend quand celui-ci est solicité par sa rivale. Or, l'homme a enfin choisi son ancienne camarade, qui, tendre et fragile, d'une physionomie de bonne femme familiale, évoque naturellement chez tout homme l'envie de la protéger. Une telle histoire de l'amour triangulaire n'est peu originelle, et elle finit toujours par une même fin, car les hommes désirent de l'amour mais ont peur de l'amour emflammé. Un amour paisible les rassure et un peu plus de dosage les rend inquiéts, douteux et moins confiants. Les filles trop engagées seraient bien pour "une certaine période" ou bien "une aventure passagère".

Je ne parle pas de l'amour obssionnel, qui est un fardeau pour tous les deux côtés et qui étouffe le bonheur, mais d'un amour qui demeure jeune et joyeux, qui donne de la force et qui rend la vie énergique. C'est la passion. A ce ttire, j'approuve la colère contre une vie conjugale sans goût d'Emma Bovary. Or, la faute d'Emma est qu'elle se trompe de l'idéal, que sa passion dépend trop de la forme et de l'imaginaire, qu'elle érige l'amour à une place hautaine, que sa passion s'impatiente devant une réalité bestiaire. Mais quand on est jeune, on a du mal à distinguer ce qui est bête ou correcte, ainsi, l'histoire d'Emma Bovary est trop tragique que les jeunes filles de 20 ans ne peuvent pas l'accepter. "On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans", mais pour certains, on est trop sérieux quand on est amoureux à cet âge.

Enfin, l'amour demeure une question très délicate, et dans l'amour, la passion est difficile à conduire, et la fin de chaque histoire ne porte en réalité aucune leçon qui pourrait nous protéger de la blessure prochaine ou de nous assurer un bonheur dans une voie "correcte".

Verlaine a écrit ces lignes je ne sais si c'est à sa femme, lesquelles se liraient comme une auto-explication de sa passion amoureuse.

'' Et vous n'avez pas su la lumière et l'honneur

  D'un amour brave et fort,

  Joyeux dans la malheur, grave dans le bonheur,

  Jeune jusqu'à la mort ! ''

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