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Les miettes des idées
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Les miettes des idées
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28 mars 2013

Les idées reçues

J'applaudis la colère de Flaubert contre les idées reçues et j'ai lu plusieurs livres qui y portent la réflexion. Or, la lucidité ne m'épargne pas d'en être victime, et ce surtout dans la vie quotidienne.

L'autre jour, une professeure américaine est venu animer une table ronde avec des professeurs et chercheurs de notre institut. Les thèmes étaient multiples, y compris la façon de lire chez les étudiants à l'heure actuelle, la déconstruction, l'apport de la philosophie dans les études littéraires etc. Elle a notamment parlé de son interprétation "singulière" de Descartes, qui aurait boulversé notre connaissance générale sur cet homme dit "rationnel".

Les premières lignes de son livre sont déjà assez puissantes et stimulantes : si jamais on a mal et surinterpreté Descartes ? Alors, des questions et surtout des répliques lui sont tombées et nous semblions loin d'être convaincus par sa propre "surinterprétation" sur le fondateur de la philosophie moderne. "Cognito, ergo sum" est inscrit profondément dans notre apprentissage et soudain, on vient nous dire qu'il n'y a pas de "ergo" aux premiers écrits de Descartes, en latin. C'est à la traduction en français que la fameuse "je pense, donc je suis "est répandue comme résumé de sa pensée fondamentale. Si on relit ses Méditations, on serait plutôt entraîné par une pensée onirique, que cette philisophe caractérise par "Blind, Mad, Dreamy and Mad".

J'ai été aussi révoltée comme les autres et n'ai pas hésité de laisser voir mes contestations...La table ronde est close par un discours plus conservateur d'un autre professeur de la philosophie chinoise, ce dernier revendiquant une lecture minutieuse et respectueuse vis-à-vis de l'oeuvre originale, exempte d'ambition de créativité.

Or, en route de retour chez moi, je me suis demandé si j'avais tord de ne pas laisser de possibilité à une autre lecture de Descartes. Pourquoi pas ? Qui n'a pas le droit ? Bandé par la "doxa", on refuse d'écouter la justification des hérésies, en les jugeant "dépourvus de fondement'' et "pris de fatasmagories", surtout quand le sujet concerne les bases, le sens commun, les plus défendus.Comme si le doute n'était pas permis dans certains lieux. On dirait que'ils n'étaient là que pour faire du fla-fla pour imposer un nom. Pourtant...si on avait tord....

Quelques jours plus tard, un étudiant s'est adressé à moi pour me demander si Sartres était démodé et ne méritait pas la lecture. Comme je détestait personnellement son style d'écriture,et surtout mécontente de son analyse de Flaubert, j'ai failli de dire tout simplement "non", et que "c'était plus aussi important qu'à son époque".

Et néanmoins, j'ai souri au lieu de répondre, si par hasard il découvrait des choses intéressantes, si jamais j'y redécouvrais des aspects intéressants".

Le lendemain, j'ai pris son livre Questions de méthode.

 

 

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