L'avis d'un rédacteur

J'ai reçu un email qui contient l'avis d'un rédacteur d'une revue littéraire, à laquelle j'avais envoyé un article.

"Le contenu de l'article est intéressant tandis que le langage est peu accadémique. Il y a des paragraphes qui ressemblent à un essai et la logique du texte n'est pas très claire. Les citations ne sont pas conformes au standard. Corrrigez-les et envoyez-nous la nouvelle version pour une deuxième examination."

Dieu Merci! Car les revues restent souvent muettes pendant longtemps et au bout de quatre mois, si personne ne t'a contacté, l'article est refusé et on doit s'adresser à une autre revue et attendre encore 4 mois. Pour beaucoup de thésards, leurs articles doivent voyager pendant des années avant d'être acceptés ou abandonnés définitivement. Certain, même ayant passé la soutenance, n'auront pas le diplôme, car il leur manque des articles publiés!

En relisant la lettre, je commence à avoir des ennuis. Comment? C'est mon style d'écriture qui pose problème. Mais je déteste le style accadémique et évite par exprès des mots très abstraits ou scientifiques. Je n'ai jamais suivi de formation concernant l'écriture accadémique en chinois. Je me sens tout d'un coup étrangère à ma langue maternelle. En un jour, je ne peux pas changer de style!

Alors, j'ai recours à mon mari, qui, formé dans un département de l'ingénierie, doit savoir écrire correctement.

- Il a dit la vérité ! C'est vraiment ton problème ! Tu es trop sentimentale et il faut dès maintenant abandonner ce côté trop féminin ! La recherche, c'est sérieux!

- Mais je suis sérieuse.

Finalement, j'ai fait des efforts, d'abord par la lecture de nombreux articles publiés, surtout dans cette revue, devinant ce qui est conforme à l'attente ; ensuite par l'enlèvement des phrases courtes qui sont considérées comme lyriques et encore par l'ajout des mots sérieux ; enfin par la correction de mon mari qui a rendu certaines phrases plus logiques et conclusives.

J'ai envoyé la nouvelle version avec un grand souhait et beaucoup d'incertitude.