Nouvelle vie, nouveaux défis

    «Quand j'aurais du temps, je continuerais à écrire,» me répétais-je. Or, il est toujours facile de trouver des excuses pour refouler l'envie d'alimenter ce blog. Combien de fois j'étais sur le point de taper les premiers mots sans pourvoir m'encourager à firnir le texte. «Il y a trop à écrire! et j'aurai un jour un moment plus tranquille pour l'écriture.» Le meilleur moment n'est jamais venu, où je me sentais complètement dans l'écriture. Ma tête était envahie par tant de pensées que je n'ai pas pu maîtriser la formulation d'une seule idée claire. 

     C'est vrai. Ma vie a tant changé. Je n'ai même pas osé faire une rétrospective, comme si c'était la vie qui me poussait d'un seul coup vers un nouveau monde. J'ai enfin fini la thèse et l'ai soutenue. Grand pas dans ma carrière! Mais enfin quelle carrière ? J'ai aussi enfin quitté mon pays et changé de ville. Quelle courageuse suis-je ! Nos efforts sont enfin récompensés et ma famille se trouve actuellement en Amérique. Un tel projet, bien que tant préparé, nous a révèle son étrangeté lors qu'il s'est enfin concrétisé.

    C'est le troisième mois qu'on vit dans ce nouveau continent. Mon mari connaît maintenant par coeur le chemin vers son bureau de travail; ma fille s'est adaptée vite à la nouvelle école et parle déjà bien l'anglais; et moi, ne suis-je pas bien à l'aise entre les promenades dans les montagnes et les exercices d'anglais, sans parler le progrès acquis en cuisine dont je suis fière. Shanghai ne nous manque pas beaucoup, bien que nous continuions à suivre l'actualité. D'un autre côté, nous ne sommes plus excités d'être sous un ciel bleu.

      Bien sûr, tout n'est pas parfait. Cette nouvelle vie nous réserve beaucoup plus de défis : travail, études, relations...Chaque jour, on réfléchit à l'avenir. La liste des choses à faire est longue. On n'a même pas encore acheté de canapés et il n'y pas pas assez d'assiettes à la maison si l'on veut inviter des amis. Quant à la question de carrières, on ne peut pas beaucoup prévoir.

      Tant de joies, mais aussi tant de déceptions. Si je dis de ne pas avoir pleuré jusqu'à ici, c'est pour consoler mes parents et amis qui s'inquiètent de notre aventure dans un pays si lointain. Mais à quoi bon créer des soucis pour les autres, il faut prendre le courage à deux mains, par soi-même. Et tout le monde pense que nous sommes en vrai vacances.

      «Chanceuse d'être en retraite à l'âge de 35 ans», me plaisantait mon mari. C'est vrai que mes journées ressemblent à beaucoup de retraités du nord qui passent leur hiver dans notre résidénce : randonnées, natation, causeries. Ouf, je n'ai pas cessé de penser et de réfléchir sur mon avenir. Quelquefois, je risque d'être ballotée par le plaisir de l'oisiveté. La lecture me sauve toujours.

     Et l'écriture ? C'est un moyen de vivre lentement, prudemment, et plus sérieusement. J'ai écrit quelques mots ailleurs, dans mon carnet, sur mon portable, et chaque fois, comme si je pouvais arrêter le temps pour me contempler. Je revis par l'écriture.

     Ma chère malolo, ma chère Ya, Ecris et chéris toutes les miettes des idées, n'importe où que tu sois.

Comments

[maloloya]

Merci pour la lecture.

[Adrienne]

contente d'avoir des nouvelles!

et moi qui pensais que c'est en Chine qu'il faut émigrer, si on veut être à l'abri ;-)

au plaisir de vous lire