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Les miettes des idées
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Les miettes des idées
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29 février 2012

Faire peur aux étudiants

J'ai repris le travail d'enseignant et a 8h par semaine pour une classe des débutants en français. Ils apprennent le français depuis déjà 7 mois et d'une façon intensive, car c'est leurs études majeures.

Le premier jour, j'ai parlé en français avec des phrases très simples. Or, à ma surpise, peu d'étudiants m'ont comprise. Alors, j'ai parlé en français et puis me suis traduite en chinois, mais l'interaction restait insatisfaisante. Leur performance était loin de ce à quoi je m'attendais. Ce qui m'inquiétait un peu, car j'ai une lourde tâche ce semestre.

Pour les faire travailler plus et d'une façon plus sérieuse, j'ai essayé d'être stricte, voire systématique. Je leur souris de moins en moins, mais les critique de plus en plus. Je laisse voir mes déceptions et leur impose beaucoup de travail. Je les préviens des examens très difficiles et des contrôles continus assez réguliers. Je ne tolère ni retards ni absence. J'émets  des fois même des mots ironiques.

Alors, des étudiants commencent à avoir peur de moi. Ils chuchottent devant moi au lieu d'être désinvoltes. Ils arrivent avec un quart d'heure d'avance et ne prennent plus leur petit-déjeuner dans la salle de classe. Ils lisent des textes même pendant la pause. J'ai vu une étudiante dans la rue, qui cherchait à me contourner.  Aujourd'hui, lors que le portable d'un étudiant a commencé à sonner, que j'ai froncé les sourcils, beaucoup d'entre eux ont eu l'air terrifié, ayant peur d'en être le possesseur.

Je me suis dit qu'ils étaient sages comme des enfants. En effet, ils sont en première année. Plus tard, ils seront plus émancipés et vivront la vie universitaire plus à "l'aise". Mais la première année est toujours une transition importante, qui transforment ces anciens lycéens souvent homogènes en étudiants divers.

- Mais pourquoi cette peine ! Ils sont grands et autonomes. Les autres professeurs essaient d'être gentils et se font aimer par des étudiants. Mais toi, tant de peine pour que les étudiants te détestent ! me disait mon mari.

- Le temps que tu as mis pour corriger leurs nombreux devoirs aurait pu être investi dans l'avancée de ta thèse ! Si tu enseignes bien, tu resteras toujours pour la première année, comme un vis cloué ! Et les professeurs destinés aux premières années sont considérés commes les plus faibles dans le département. A force de répéter des phrases très simples, tu finis par leur ressembler ! ajoutait-t-il.

- Et tes étudiants, qui reviennent te remercier ? Je ne comprends pas ce que tu cherches ! répétait-il.

Et moi, j'ai pris, ma tête dans ma main, et j'ai réfléchi.

Le lendemain, je suis redevenue la moi "autoritaire et sévère".

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