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Les miettes des idées
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Les miettes des idées
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8 avril 2012

Perdre la face ?

Il y a une étudiante dans ma classe qui connâit beaucoup de difficultés dans son apprentissage du français et qui en est très frustrée. Or, c'est une fille jolie et sympathique, plutôt créative et artistique. Elle aurait mieux déployé son talent dans d'autres domaines.

Notre université encourage chaque année des étudiants à réorienter leur choix en leur donnanant une chance à changer de département.Cette période venue,j'attendais sa réaction.Si j'étais elle, je réfléchissais sérieusement à ce sujet et demanderait des conseils aux alentours.

Elle, elle restait inactive et continuait à être embarassée devant ses camarades qui se sentaient de plus en plus à l'aise avec cette langue étrangère. Les autres membres de son groupe commençaient à lui reprocher de sa mauvaise performance, à cause de laquelle tous perdaient des points dans les jeux de dialogue qu'ils faisaient ensemble.

- On pourrait l'encourager à changer de département. m'a proposé notre lecteur français.

- Mais, non, on n'encourage personne. S'ils le veulent, d'accord, mais on ne prend pas l'initiative de le leur proposer.

Mais pourquoi ?

C'est que cela nous perdrait la face. C'est bien une réflexion très chinoise et voire "égoïste".Je me sentais coupable en pensant de cette manière. Au lieux de penser aux intérêts de cette étudiante, j'ai pensé tout de suite à la tête de notre directeur du déparetement. Que dirait-il ?

Chaque année, nous sommes si orgueilleux devant le fait que beaucoup d'étudiants veulent s'intégrer dans notre département, bien qu'ils doivent refaire leur première année. Ce qui nous donne plus de prestige, car les départements qu'ils désertent sont souvent "méprisés".Si un étudiant nous quitte pour un autre département, on pense automatiquement que le français n'a plus autant de charme.A l'heure où des universités s'arrachent des bons lycéens, des département en font également la guerre.

Cependant, tourmentée par cette affaire et surtout par ma mauvaise foi, je perdais mon sang-froid à la regarder souffrir.

Enfin, je lui ai proposé un entretien, durant lequel, j'ai insinué qu'il vaudrait mieux qu'elle réfléchisse à son choix.

- Je n'ai pas fait de choix. J'aurais voulu aller à Hongkong et n'ai pas rempli la feille de voeux d'une manière sérieuse.

- Et aujourd'hui...

- Je ne sais pas. J'étais très mauvaise en anglais quand j'étais au lycée.

- As-tu pensé à changer de département?

- Non. Elle m'a regardée avec des yeux écarquillés.

...

Je ne peux pas prononcer ce "je pense que...", mais j'ai déjà une âme moins agitée.

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